Lettre ouverte à Madame Badinter.

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Publié par Zhom | Classé dans Gniiiiiiiii | Publié le 08-07-2011

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Madame,

J’ai vu aujourd’hui votre passage à France Inter le 11 février 2010 que l’on peut retrouver ici. Outre votre vision de la régression de la femme faible dont je vous parlerai plus tard, je n’ai pas manqué votre vision de la paternité. Je dois vous dire que votre vision étriquée et conservatrice du père m’a profondément choqué.
Je ne sais pas dans quel monde vous vivez, mais dans le mien, les pères promènent les enfants, les pères changent les couches, les pères sont sortis du canapé où ils buvaient tranquillement leur bière devant Télé-foot.
Pour ma part même je représente une part de la population qui doit vous sembler incompréhensible puisque j’élève mes enfants, pendant que ma femme travaille. Je ne sais pas ce qui amène à dire que les couches jetables ont aidé la femme à se libérer du foyer, mais ici, ma fille a des couches lavables, que je lave, 2 fois par semaine, ça me prend 30 minutes par semaine à tout casser.
Je pourrais travailler et ainsi me libérer de ma vie d’esclave domestique, mais je préfère, oui je préfère, on ne m’y force pas, rester chez moi avec mon enfant, m’en occuper, le regarder grandir. Votre argumentation est effrayante dans votre vision du foyer. Selon vous, tout dépend de la mère, je m’inquiète de voir une philosophe comme vous s’ancrer dans une vision rétrograde du foyer. Nous ne sommes plus en 1930 où la femme prenait toutes les décisions relatives aux enfants pendant que l’homme allait travailler à l’usine pour nourrir la famille. À l’époque d’aujourd’hui, les décisions se prennent à deux, aussi bien au sujet de l’allaitement, des couches, que de la gestion des comptes.
Ma femme a allaité ma fille jusqu’à ses 14 mois (exclusivement jusqu’à 7 mois) et cela ne l’a pas empêché de travailler. Je vous rappelle d’ailleurs à ce sujet que l’OMS ou l’Unicef ne force personne à allaiter. Elle le recommande. Elle ne culpabilise personne. Elle se contente de recommander. Si vous cherchez, jamais vous ne trouverez l’OMS ou l’Unicef vous dire: « Vous devez allaiter, sinon vous êtes une mère indigne ». L’OMS comme l’Unicef ne pense qu’au bien de l’enfant, et ne peut recommander aux mères de donner à leurs enfants du Lait Artificiel, sinon je vous met au défi de me prouver que le Lait Artificiel est meilleur pour l’enfant que le lait maternel.
Vous tenez toute votre argumentation sur une régression des droits de la femme par rapport à son statut depuis sa pseudo-libération. La libération de la femme c’est une chose, mais le bien de l’enfant en est une autre. Si vous prenez la responsabilité de faire un enfant, vous vous devez de faire le mieux pour lui. Je suis né en 86, bien après la dite libération de la femme, j’ai connu dans ma jeunesse, bien plus de mères au foyer qu’à l’heure actuelle. Je doute donc que l’indépendance de la femme soit tant que cela en régression.
Selon vous, les femmes qui restent au foyer – et donc les hommes qui en font autant par extension – sont faibles. Est-ce faible de vouloir prendre soin de ceux que l’on aime ? Je ne pense pas. Je pense plutôt cela normal.
J’espère pour vous et vos enfants que vous n’avez pas, à l’époque de leur enfance, appliqué ce que vous soutenez au jour d’aujourd’hui. Le cas échéant, vous avez raté une grande partie de votre vie au profit de votre réussite professionnelle. Je vous en plains.

Cordialement,

Brice

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