Publié par Zhom | Classé dans Non classé | Publié le 16-02-2014
Ce soir, je vous écrivais un article sur les PLV et la Madeleine me dit: « Je viens de lire une discussion sur la page de la Leche League, tu devrais regarder l’émission des Maternelles de vendredi sur la place des pères dans l’allaitement. »
J’ai senti le coup foireux venir, mais bon, j’ai regardé quand même.
Ça s’annonçait pas trop mal avec un début d’émission sur l’accouchement sans stress, mais Julia Vignali se tourne vers son seul chroniqueur masculin et lui sort un « Votre ex-femme a allaité, vous avez récupéré le sein de votre femme au bout de combien de temps ? »
OK, en fait ça s’annonce mal.
Entrent ensuite les 3 invités:
Wilfried qui ne savait pas trop s’il voulait que sa femme allaite ou pas, il s’en fichait un peu.
Geoffrey qui était pour, mais pas trop longtemps
Et le docteur Jacky Israël, Pédiatre qui nous parle du couple bébé-mère dans l’allaitement, insistant sur le terme couple plutôt que duo.
Wilfried était convaincu que ça ne marcherait pas, sa femme ayant été opérée de la poitrine, elle n’aurait pas du pouvoir allaiter. Et puis si ils avaient donné le biberon, il aurait pu participer.
En plus au début, ça a été vachement compliqué parce qu’il faisait chaud et qu’il fallait que bébé s’hydrate à fond, mais le colostrum ça suffisait pas, alors il a dit à sa femme qu’elle devrait lui donner des biberons, parce que bon, c’est risqué. Il ne leur est pas venu une seconde à l’idée, le personnel soignant non plus, que l’eau qu’il y a dans le biberon, il aurait pu la donner au bébé, sans LA dedans pour le réhydrater ?
Mais une perfide puéricultrice est venue lui dire qu’il devrait mettre moins la pression à sa femme, et la soutenir un peu plus. Heureusement qu’elle passait par là elle.
Mais ça l’aura fait réfléchir, il a soutenu corps et âme sa femme, ça a payé, elle allaite encore aujourd’hui.
Geoffrey a 2 enfants, allaités longuement 13 mois puis 16 mois. À la fin des allaitements, il comptait les jours. Heureusement, l’allaitement du premier s’est arrêté à 13 mois naturellement, ou plutôt, si on y réfléchit une minute, à cause de la grossesse, puisque les 2 enfants ont 18 mois d’écart.
Le deuxième allaitement s’est arrêté à 16 mois naturellement selon Geoffrey, mais je pense que c’est plutôt parce que ça faisait 4 mois qu’il répétait à sa femme que son allaitement lui pesait, et que bon, une fois que bébé marche, fait des dents, il n’a plus besoin du lait de sa mère. Mais bien sûr.
Et puis c’est super compliqué d’allaiter (on y reviendra avec le pédiatre), c’est une réelle chance de pouvoir allaiter !
Pour le pédiatre, c’est extrêmement difficile d’allaiter. Il s’extasie des allaitements « longs » de la femme de Geoffrey puisque 13 mois ou 16 mois c’est exceptionnel.
Je compte d’ailleurs offrir prochainement la palme de la nichonneuse exceptionnelle à la Madeleine.
Il nous apprend que la femme de Wilfried a eu beaucoup de chance puisque l’allaitement est contre indiqué après opération. On en apprend tous les jours.
Bien souvent, ça ne marche pas, et puis c’est vachement compliqué aprés une césarienne. Faudra que j’en parle à Cécile, je pense maintenant qu’elle me ment avec ses 3 césariennes et ses 3 bébés allaités sans soucis.
À 33 minutes, la Madeleine et moi avons frôlé l’attaque en voyant une photo de Wilfried impliqué dans son rôle de père, portant son nouveau né en berceau en écharpe. Mais le sujet n’est pas là, concentrons-nous sur l’allaitement, on va pas râler sur 2 sujets différents.
La présentatrice se demande alors si il y a un Jalousie du père à l’encontre du bébé ?
En réponse, le pédiatre se lance dans un long monologue sur l’amour dans le couple, où bébé est une relation sexuelle non génitalisée, je perds un peu le fil de ses pensées, mais voyant le visage perplexe de Geoffrey, je suis rassuré, je ne suis pas le seul.
Nous retiendrons que le bain et le change sont des relations très riches, surtout le change d’un bébé allaité, nous ne pouvons pas le nier.
La présentatrice nous annonce alors le reportage sur la représentation des seins avec la phrase suivante: « Objet de tous les fantasmes tant qu’ils ne sont qu’à eux comment les voient-ils une fois qu’il faut les partager avec bébé »
Alors là, arrêtez-moi si je me trompe, mais les seins n’appartiennent-ils pas à la femme qui les porte ?
Nan parce que bon, ça reste sa paire de miches à elle tout de même, quelle que soit l’image, érotique ou nourricière, que l’on ai d’elles non ?
Le reportage débute, images de cabaret, lingerie, puis l’interview de 4 hommes où les mots-clés qui ressortent sont: sensuel, érogène, arme de séduction, élément érotique.
Il y en a un qui nous rappelle que lorsqu’il y a une montée de lait quand le mari titille le sein de sa femme: « Mère nature dit que le sein n’est plus le tien »
Encore une fois mon gars, ça a jamais été le tien, c’est son sein à ELLE !
Ceci dit, merci Pierre-Yves qui distingue sein érotique sein nourricier, mais bon un sur quatre c’est un peu faiblard les gars.
Et après on ose dire que ce sont les femmes le sexe faible hein ?
Comme dirait M dans Demain ne meurt jamais: « Peut-être, mais c’est mieux que d’avoir tout dans la culotte et rien dans la cervelle ! »
Puis l’intervention indispensable d’une psychanalyste: « Le sein est là dans l’imaginaire de l’homme pour compenser l’absence de son pénis. Et vaincre ainsi l’angoisse de castration de l’homme et lui permet d’accepter la femme comme un être normal. »
Donc comme on ne peut plus fantasmer sur la poitrine d’une femme qui allaite, ça fait d’elle un être abject finalement. Ça explique pas mal de choses.
Fin du reportage, Geoffrey nous dit que la libido pendant la grossesse et l’allaitement en prend un coup, on fait des concessions. Que ça vient de lui mais que ça serait bien qu’ELLE arrête d’allaiter pour que ça aille mieux.
C’est lui que ça gêne mais c’est à elle de faire des concessions, c’est un point de vue …
Selon le pédiatre, on sent une différence au sevrage ou à la sortie du bébé de la chambre quand la mère n’allaite pas, on n’a plus une mère devant soi mais une femme.
Ce que je ne comprends pas, c’est que ma fille est toujours dans notre chambre et que ma femme est toujours là.
Puis, il nous apprend qu’une femme qui allaite n’a pas besoin d’autre plaisir que d’allaiter, que ça couvre TOUS les autres besoins de la femme et que du coup quand ça dure longtemps c’est difficile pour le couple. Je reste coi sachant que ma femme a bien (trop ?) d’autres besoins malgré son plaisir à allaiter, comme me demander de lui préparer un lait d’épeautre, des cookies.
Mais en fait tout s’explique, puisque selon lui la durée moyenne de l’allaitement est de 6 mois, durée préconisée pour les bébés allergiques.
Je ne trouve pas de mots adaptés pour réagir à part : OMGWTFBBQ !
Wilfried n’a pas connu d’incidents de libido avec la grossesse et l’allaitement … Merci Wilfried … Bon, on ne connaît pas leur libido avant, mais …
Le Pédiatre tient à dire qu’il avait remarqué que lors des premiers mois après l’accouchement, la vie sexuelle était souvent difficile, mais probablement aucun rapport avec la tête d’environ 35 cm de périmètre qui venait de passer par là un peu auparavant.
Bref, une fois de plus on a trouvé une émission de télé traitant de l’allaitement avec pas mal d’infos erronées, comme la grande difficulté d’allaiter, le côté exceptionnel de dépasser les 6 mois d’allaitement, la contre-indication formelle à l’allaitement post-chirurgie mammaire, il est possible que l’allaitement soit rendu impossible, et encore les chirurgiens essayent au maximum de préserver cette fonction, mais ce n’est absolument pas contre-indiqué.
On y aura trouvé un reportage sur la représentation du sein où nous n’avons pas vu un seul bébé au sein, mais toute une panoplie de seins érotiques.
On nous présentait un reportage sur la place du père dans l’allaitement et avons eu un reportage aux 3/4 axés sur les troubles de la libido induits par l’allaitement, ou plutôt par la surérotisation du sein.
Pour conclure, j’hésite entre rire grassement de cette émission ou prendre un RDV chez un psy pour comprendre pourquoi ma libido n’est pas perturbée par 5 ans d’allaitement non-stop.